Dans le silence des morts..Partie 1
- camericbuard
- 15 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 6 jours
Voici venir la série "Dans le silence des morts…" de Martin Cosquer à retrouver sur le site les débuts de mois. Partie 1 :
Dans le silence des morts
Nous nous imaginons tous le Diable dans un souterrain, entouré de feu et de morts, une créature du mal qui saisit toutes les occasions pour prendre la vie des gens. Il était cependant aujourd’hui dans une calèche, bien tranquillement au milieu de La Rochelle. Comment pouvait-il passer inaperçu dans cette ville remplie de voitures et de piétons, dans un véhicule noir ébène orné de flammes dorées et tiré par de grand chevaux de la taille de deux gros camions ? Personne ne le savait. Il roulait à toute allure entre les voitures, sur les trottoirs et manqua à plusieurs reprises de foncer dans un véhicule ou de rouler sur un monsieur qui se rendait à toute vitesse au travail. Tout à coup, les chevaux s'arrêtèrent, faisant revoler le Diable d’un bout à l’autre de la calèche.
Que se passe-t-il ? hurla Satan en sortant la tête par la fenêtre
Au milieu de la route, sur le chemin de ses chevaux, le Diable aperçut un jeune homme, un livre à la main, qui regardait la calèche d’un air ébahi. Le Diable, un sourire aux lèvres, l'invita à entrer, ce que fit ce dernier après avoir hésité quelques secondes.
Que faites-vous ici ? Vous semblez tout droit sorti du Moyen-Âge ?
Je fais ce que j’ai envi de faire et je suis ce que j’ai envi d’être, répondit le Diable, qui avait pris l'apparence d’un homme de trente ans.
Comment vous appelez-vous?
Luc Dendievel, répondit le Malin sans hésiter.
Évidemment, ce n’était pas son vrai nom, il utilisait ce pseudonyme pour se présenter aux mortels qu’il rencontrait. Il était rendu à La Rochelle car il devait aller à Rochefort, un village situé un peu plus loin. Il avait entendu des rumeurs selon lesquelles un certain Antares Jaïs était mort là-bas, il y a deux ans. Il ne s’était cependant jamais rendu au royaume des morts. Satan se retourna vers le garçon et lui demanda :
Quel est ton nom?
Yeray. Pourquoi est-ce que personne ne voit la calèche ? demanda-t-il en pointant à l'extérieur alors que le véhicule manquait de foncer dans une voiture, essayant de les dépasser.
Regarde dehors.
Je ne vois que des gens qui marchent.
Regarde mieux.
Je ne comprend pas…
De nos jours, tout le monde est sur son téléphone, trop rationnel, tout est scientifique. Avant, quand on se croisait on se saluait, on parlait facilement aux inconnus, pas besoin de modernité et de gadgets garnis de boutons. Les gens trop scotchés sur leur appareils ne voient pas ma calèche. Ils n’ont plus de place pour les trois qualités que j'apprécie : le rêve, l’imagination et l’espoir… Habites- tu ici ?
Non, je vis à Rochefort, ce n’est pas loin.
Connais-tu Antarès Jaïs ? Dit le Malin ravi d’avoir un rochefortais à disposition.
Oui, toute la ville était à ses funérailles.
Il est donc mort?
Oui.
Conduis moi à sa tombe.
Bien. Mais je vous préviens, selon mon père et plusieurs rumeurs, le cercueil était vide. Donc si vous voulez le déterrer, il se peut que…
Qu’est ce qui te fais dire que c’est ce que je veux faire ?
Vous êtes le Diable. Luc est le diminutif de Lucifer.
Et Dendievel ?
Cela veut littéralement dire “Le Diable” en Danois.
Tu connais beaucoup de choses, petit…
Au bout d'une heure de route, ils étaient enfin tous les deux devant le lieu de vérité. Tous deux sortirent et Lucifer, d’un geste de doigt, rendit sa calèche et ses chevaux invisibles. Ils avancèrent dans les allées. Un brouillard y était installé, si épais et effrayant que même les plus rationnels auraient peur. Des fantômes semblaient en sortir. Même Lucifer ressentait un peu de crainte en cet endroit. Yeray indiqua à Satan de le suivre et tous deux se mirent à courir entre les tombes jusqu'à atteindre celle d’Antarès. D’un geste de main, Lucifer fit lever toute la terre en face d’eux, jusqu’au cercueil.
Cependant, jamais il ne l’atteint, à la place, il y avait une trappe en pierre. Lucifer la souleva et invita Yeray a y entrer, puis il le suivit. Ils arrivèrent alors dans une salle vide. Un homme lumineux et faussement souriant les y attendait. Il avait l’air dangereux, extrêmement calmement dangereux.
Tzevaot. Siffla Lucifer…
À suivre…
Martin Cosquer, 2025
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